vendredi 13 mars 2009

Parcours...

Plusieurs étapes jalonnent mon parcours en peinture et dessin et la nature y joue un rôle prépondérant. Empruntant à un genre paysagiste, mon travail explore à la fois les archétypes du paysage traditionnel et déjoue d’autre part les conventions par une filiation formaliste. Plans rapprochés à la limite de l.’abstraction, évacuation de la couleur au profit de l’éclat de la lumière et du mouvement, perspectives lointaines aux espaces dépouillés, agencements de masses symétriques, cela constitue la part formelle de ma recherche. Les ambivalences et les ambigüités font aussi partie de l’œuvre et du plaisir de peindre.

L’importance accordée à la forme n’évacue cependant pas le contenu et le sens de l’image. La nature n’en finit plus de m’interpeller et de m’envoûter.

Dans les tableaux récents, je renoue avec la figure animale, point de départ de mon aventure paysagiste au milieu des années quatre-vingt. Je l’aborde toutefois sous un angle nouveau, en établissant un lien entre la nature morte et le paysage. L’animal de jadis, prédateur ou proie, symbolisant l’instinct et la violence de la nature humaine, est évacué et cède le pas à une représentation inspirée à la fois des natures mortes de chasse anciennes et à des préoccupations reliées au contexte environnemental de ce début de fin de vingt-et-unième siècle.

Par exemple, le motif de la perdrix suspendue devant un coucher de soleil se reflétant dans le lac, crée une suspension du temps, un moment magique, mais nous place aussi devant une nature fragilisée et en passe de devenir mythique. Le tableau opère comme une fiction, une sorte de collage où l’oiseau mort semble sorti de nulle part.